La Compagnie Elirale-Pantxika Telleria

La compagnie Elirale a été créée en 2001 à Saint-Jean-de-Luz (64) au Pays basque par la chorégraphe Pantxika Telleria. Développer sa gestuelle et partager son expérience chorégraphique sont les objectifs qui ont poussé la chorégraphe à donner vie à ce projet de compagnie. 24 ans plus tard, ces missions demeurent toujours dans l’ADN de la structure.

Dès les premières années, le travail de création chorégraphique d’Elirale a su convaincre le monde professionnel :

  • Première place du Concours Chorégraphique du Gouvernement Basque, 2002
  • Création pour le Ballet National de Marseille-Pietragalla, 2002
  • Révélation du Festival de Carcassonne, 2002
  • Accueil Studio du CCN Malandain Ballet Biarritz pour plusieurs créations en 2003, 2005, 2012, 2015, 2018 et 2022.
  • Plateforme des chorégraphes basques à Berlin en 2012
  • Certamen Coreográfico de Madrid en 2017

Du fait de cette reconnaissance professionnelle, les pièces sont assez vite diffusées sur un territoire qui va de Bilbao en Biscaye à Bayonne, en passant par Pampelune en Navarre.

Au fil des années, la compagnie élargit son répertoire qui va de 0001, Firua, Hiruki, à Lauki et s’adresse parallèlement :

  • au tout public, avec des pièces expérimentales in situ, ou en répondant à des commandes en collaboration avec d’autres compagnies telles que Kukai ou LagunArte.
  • au jeune public, à partir de 2005 avec Kadira, lorsque la chorégraphe devient maman.

En plus d’Otto, Lodikroko et Ninika, créées respectivement en 2007 et 2011, deviendront deux pièces phares jeune public à partir de 3 ans qui ouvriront un rayonnement de dimension régionale à la compagnie.

En 2015, la compagnie Elirale fait le pari du festival d’Avignon, avec le spectacle jeune public : Ninika. Ces trois semaines de représentations au théâtre Golovine se sont avérées très positives, puisque le spectacle se produira plus de 200 fois et qu’il permettra à Elirale de se faire connaitre sur de nouveaux territoires en France et de devenir une référence en matière de création chorégraphique jeune public.

Profitant de cette reconnaissance dans le secteur culturel, la compagnie se lance dans un ambitieux chantier de recherche sur le système chorégraphique des Sauts basques et leur influence dans la gestuelle contemporaine. Pantxika Telleria travaille au collectage des sauts et de leurs spécificités à l’aide d’outils d’analyse du mouvement issus de la méthode Feldenkrais auprès de danseurs et musiciens de plus de 80 ans. Dans un souci d’authenticité, elle confrontera son cheminement avec les danseurs et des musiciens issus de la danse traditionnelle basque actuelle. Le fruit de cet exercice nourri de précieux témoignages et d’apportations détaillées prédispose la chorégraphe à étayer avec davantage de finesse les spécificités de son langage chorégraphique.

L’aboutissement de cette réflexion sera incarné par Xihiko, spectacle destiné à un public familial.

Simultanément, Oa-huetak, une création jeune public, a non seulement permis de placer la compagnie sur la dynamique de la création contemporaine en lien avec la langue basque, mais aussi d’en professionnaliser ses deux interprètes.

En effet, de façon à répondre aux besoins de sensibilisation croissants en langue basque sur le territoire, ces deux jeunes danseurs ont été également formés, en interne, au travail de médiation. Au total, cet engagement pour l’émergence des jeunes artistes se traduira par un cycle de quatre années, soutenu entre autres par le fonds de dotation Porosus.

En 2017, avec Artha, Pantxika Telleria souhaite réinterroger à nouveau sa gestuelle dans une proposition chorégraphique contemporaine à destination du grand public. Avec 5 danseurs au plateau, cette pièce a été créée lors du festival « Le Temps d’Aimer la Danse » à Biarritz en Septembre 2019.

O !, la création suivante, aura pour vocation d’être la première porte d’entrée vers la danse contemporaine pour le jeune public. Créée en 2020, l’œuvre dévoile un solo chorégraphique à l’intérieur d’un dôme gonflable qui mêle proximité et expérience sensorielle. De par son originalité, elle parvient à capter l’intérêt et la réflexion de toutes les générations.

Deux ans plus tard, la compagnie reprend son exploration des Sauts Basques et l’associe avec les gestuelles de trois danseurs chevronnés qui à un moment donné de leurs carrières ont fait partie d’Elirale. Fuga ! sera présenté au public en février 2022 via la Scène Nationale du Sud-Aquitain et du festival Le temps d’Aimer la Danse entre autres. En 2024, l’engouement pour Fuga ! dépasse les frontières et ravit aussi le public féru de danse contemporaine de la Fundición de Bilbao.

À cette production pointue succèdera Mamuka, une création jeune public dans laquelle la nature et ses minuscules habitants seront mis à l’honneur au son des Quatre Saisons de Vivaldi. Un œuvre qui est aussi le fruit de deux années de travail de deux jeunes danseurs que la compagnie a souhaité professionnaliser. Le public fidèle d’Elirale réserve un bon accueil à cette nouvelle pièce du répertoire qui semble correspondre à un besoin de légèreté, de couleurs chatoyantes et d’amusement. En 2025, le pari est lancé, Mamuka sera présenté pendant 3 semaines au festival off d’Avignon.

Dans le but d’optimiser la diffusion et de retrouver le tout jeune public, l’équipe d’Elirale se consacrera en 2024 et 2025 à la création de deux nouvelles propositions de petite forme : tXIotxioka dirigé aux enfants de 3 à 7 ans, et Urtxintxak, bal pour bébés, destiné à un public à partir de 6 mois à 3 ans. Ces spectacles qui allient danse, musique et chants en langue basque ont la particularité d’être interprétés autant en salles qu’en « in situ » comme les écoles ou les crèches.

Quant à 2026, c’est bOta, spectacle de rue, qui sera présenté : une création « groupale » entre les jeunes danseurs interprètes, Joana Millet et Jon Vernier, et la Compagnie Elirale. Sous forme de « compagnie coworking », les jeunes artistes deviendront chorégraphes, interprètes et prendront une part active au développement de la création. La compagnie Elirale-Pantxika Telleria y apportera son savoir-faire au niveau administratif et son regard pour l’aspect artistique.

Pantxika

Telleria

chorégraphe

Native de Saint-Jean-de-Luz, Pantxika Telleria a été imprégnée du monde de la danse traditionnelle basque dès son plus jeune âge. Elle se tourne ensuite vers la danse modern-jazz, puis vers la danse classique. En 1987, elle intègre le Conservatoire National Supérieur de Musique et Danse de Paris.

Au cours de sa formation, une blessure inopportune l’éloigne temporairement des studios et c’est ce qui l’amène à réintégrer le cursus des études en Lettres et Civilisations Espagnoles et Basques à l’université de Bordeaux III. Cependant, son désir de poursuivre sa vie professionnelle dans la danse est toujours vivace : elle obtient son Diplôme d’État de Professeur en Danse en juin 1996 au CAFEDEM de Bordeaux. En septembre de la même année, elle devient professeur à l’école des Ballets Gillet-Lipszyc à Biarritz.

Toujours attachée à la culture en général, et à celle du Pays Basque en particulier, elle propose des cours d’initiation à la danse en milieu scolaire dans les écoles en langue basque et s’implique dans le développement des danses traditionnelles en travaillant pour plusieurs associations comme la Compagnie Maritzuli et l’Institut de la Danse Basque (Fédération de danses traditionnelles basques).

En juin 1998, Pantxika rejoint l’équipe de Biarritz Culture en tant qu’attachée aux relations avec le public : au sein de cette association para-municipale, elle va œuvrer au développement de la médiation en danse pour le festival Le Temps d’Aimer la Danse de Biarritz.

Le désir de chorégraphie la taraude depuis toute jeune et elle lui donne corps en mars 2001 : la compagnie EliralE est officiellement créée, et conçue comme un véritable laboratoire artistique constamment en mouvement. Mêlant expression contemporaine et culture basque, Pantxika entreprend des réflexions autour du lien, de la transmission et de la rencontre au travers de ses créations.

Dès le début de la compagnie Elirale en 2001, le souci de la proximité au-delà des dogmes incarnera son travail chorégraphique.
Après quelques pièces comme 0001ou Firua reconnues par la profession et le grand public, c’est entre autres avec Kadira en 2005, Lodikroko en 2007 et Ninika en 2011 que la chorégraphe s’adresse également au jeune public.

En parallèle, Elirale tisse des liens sur le territoire notamment à travers des collaborations avec la compagnie Kukai et le chorégraphe Jon Maya (Soka, Sok2 ou Fight for Fandango), ou avec la compagnie Lagunarte et le chanteur Kristof Iriart, qui, avec 01.01 et Zun, interrogent la respiration et la voix comme prolongements du mouvement.

Entre 2012 et 2017, plusieurs créations jeune public (Xihiko, Satie-ka, Oa-huetak…) entretiennent un rythme soutenu de diffusion, et c’est en 2014 que la compagnie s’installe au Centre Culturel Larreko de St-Pée-sur-Nivelle.

En 2018, la chorégraphe choisit de s’adresser à nouveau au grand public avec Artha qui dévoile cinq interprètes sur scène lors du Festival Temps d’Aimer la Danse.

En plein confinement, naitra O !, un solo chorégraphique présenté à l’intérieur d’un dôme spécialement conçu pour cette expérience innovante et sensorielle. Deux ans plus tard, la chorégraphe fait appel à Cyril Geeroms et Yutaka Takei, deux danseurs qui ont contribué à l’envol d’Elirale 20 ans plus tôt, pour constituer un trio avec Oihan Indart, un jeune danseur récemment professionnalisé au sein de la même compagnie. Fuga ! s’inspire des Sauts basques qui sont absorbés par une gestuelle contemporaine au son d’une musique envoûtante du Torrom Borrom interprétée en direct par Romain Baudoin.

En parallèle, les activités de sensibilisation se démultiplient et des interventions régulières se tissent dans les écoles, en EHPAD ou en foyer de vie. Pour consolider et développer son rôle d’acteur culturel au sein de la communauté, Pantxika Telleria se risque à des collaborations inattendues :

par l’intermédiaire d’ateliers de sensibilisation, des liens se créent ou se maintiennent avec d’autres associations de St-Pée-sur-Nivelle comme l’équipe de football du SPUC, l’association des randonneurs Oinez, ou avec le groupe de danse traditionnelle Zirikolatz.

En 2024, Elirale rajoute une nouvelle pièce jeune public à son répertoire, Mamuka, qui relie le jeune public avec la danse de façon poétique et ludique à la fois.

Fidèle à son ADN et à la mission qu’elle s’est fixée, la compagnie incarnée par Pantxika Telleria continue de privilégier ses relations avec l’habitant proche.

Au fil de ses expériences, la compagnie mûrit, sa chorégraphe aussi, et des rapprochements entre l’art chorégraphique et la santé se concrétisent par des conférences, des ateliers, ou des événements, notamment avec l’Institut de Formation Médicale de l’hôpital Xavier Arnozan à Bordeaux.

Par ailleurs, elle parvient à mobiliser un groupe de femmes volontaires, de 8 à 68 ans, pour exprimer, par la danse, la lutte contre le cancer à l’occasion d’Octobre rose. En découlent une balade dansée présentée aux habitants de St-Pée-sur-Nivelle et surtout des prises de consciences, des défis personnels et des dépassements de soi imprévisibles.

Toujours en lien avec son entourage local, Elirale fait la part belle à la langue basque en créant Urtxintxak et tXIotxioka en 2024 respectivement dirigés aux enfants de 6 mois à 3 ans et de 3 à 7 ans. Des années d’expertise en médiation appliquées à travers deux propositions artistiques de petite forme alliant danse, chants et musique jouée en direct qui, via la gestuelle et l’enchantement du vocabulaire en langue basque, souhaitent sensibiliser les tout-petits à l’éveil artistique.